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21 décembre 2006 4 21 /12 /décembre /2006 13:12

Un conte de Olympe BHÊLY-QUENUM*

 

 

- Jézu va naître! déclara Hasina en se débarrassant de sa gibecière hissée sur son dos.

 

- Qu’est-ce que tu dis ? demanda Siwatu, sa mère, une femme de taille moyenne, vêtue d’un pagne et d’un bùbá de tissu ponceau à ramages.

 

- Je dis que Jézu va naître.

 

- Il va naître de qui et qu’en sais-tu ?

 

- C’est le fils de Dieu.

 

- Le fils des dieux ?

 

- Mais non, maman! Pas le fils des dieux, mais le Fils de Dieu.

 

- J’oubliais : les histoires des bonnes sœurs qui t’embouteillent la tête dans leur case là-bas que tu appelles École ? commenta-t-elle, l’air indifférent en rectifiant son foulard de soie marron et beige.

 

- Elles ont dit qu’il va naître ce soir...

 

- Ce soir ? ces femmes-là, est-ce qu’elles se prennent maintenant pour des devins ? réagit Siwatu.

 

- Jézu, elles ont dit qu’il est né il y a longtemps, très longtemps...

 

- Dans ce cas, il doit être bien vieux, leur Jézu...

 

- Peut-êre, mais il va naître quand même, insista Hasina, la gamine de six ans au regard intelligent en robe de vichy bleu et jaune, sa chevelure noire soigneusement nattée.

 

- Eh bien, je n’envie pas la femme qui va accoucher d’un tel vieux ! dit Siwatu.

 

Elle défit et réajusta le pagne autour de sa taille convenablement enveloppée. La femme de son frère Maulidi avait accouché en fin de matinée ; cet après-midi-là elle rentrait de sa visite au bébé et n’avait pas encore changé de vêtement ; son pagne noué à la taille descendait à ses chevilles telle une ample jupe longue croisée ; le bordeaux, l’ocre et l’indigo dominaient dans le bùbá de tissu à ramages assorti, brodé à l’encolure. Sa fille la regardait, la trouvait tellement élégante qu’elle demanda si elle était sûre qu’elle n’attendait pas Jézu.

 

- Tu ne trouves pas que tu me casses un peu les oreilles avec ton type-là, né il y a très longtemps et qui va renaître ?

 

- Oh, non Maman ! Mais… vraiment, tu es si belle avec ton ensemble, ton joli foulard de soie...

 

- Je suis allée voir mon neveu ; tu sais, tante Nuru est accouchée d’un beau bébé; alors, je m’étais faite belle avant de me présenter devant mon premier neveu.

 

- Il est né aujourd’hui, peu avant Jézu ! Ça, c’est formidable!...Comment est-ce qu’il s’appelle ?  s’exclama-t-elle, enthousiaste.

 

- Pour le moment, nous l’appelons Faraji.

 

- Faraji ! C’est extraordinaire! Le Père Bahali nous a raconté l’histoire de la naissance de Jézu: « Le Faraji, la Consolation du monde, le Consolateur de tous ceux qui souffrent ! » qu’il a dit, le Père Bahati.

 

- Hodi ? s’annonça papa Khamsi en rentrant.

 

- Karibu! Karibu! lui répondirent sa femme et sa fille aînée.

 

Il émit un doux sifflement d’admiration en voyant sa femme, la dévisagea en esquissant des gestes de faune en chaleur.

 

- Eh ! eh ! Bwana[1] Khamsi, on dirait que tu ne m’avais jamais vue ! Est-­ce que tu aurais oublié que tu m’as déjà fait trois gosses ?

 

- Tu es si belle avec tes atours, qu’on te croirait déjà prête pour accueillir Jézu !

 

- Accueillir qui ? Ta fille m’a déjà rempli les oreilles avec l’histoire d’un vieux mtoto[2] qui renaîtrait ! Est ce qu’on va l’amener ici ?

 

- Il va naître cette nuit et visitera toutes les familles, toutes les maisons...

 

- Holà! Khamsi, je ne comprends rien à cette histoire hô ! et puis, je ne veux pas d’histoires. Tu ne m’as jamais soufflé mot de ce mwananchi[3] quand nous vivions à la campagne, à plus de mille kilomètres d’ici ! Parle-moi de cet hôte, dis vite comment préparer la maison pour l’accueillir. Est-ce qu’il parle notre langue ? s’inquiéta Siwatu soucieuse de ne pas manquer d’un grain de poivre chaque fois qu’il y avait quelqu’un à déjeuner ou à dîner.

 

- Bien qu’il ait plus de deux mille ans, il sera le plus beau mwananchi de toutes les maisons du monde ! - Vraiment, je n’y comprends rien ! Raconte, dit Siwatou, intéressée. Sitôt dit, sitôt fait ; tantôt avec le sérieux du sage d’une agglomération villageoise rendant compte d’un problème important, tantôt avec la verve d’un griot, ou avec humour et tendresse, il raconta à sa manière la Nativité et conclut :

 

- Ses parents n’avaient rien ; c’étaient peut-être des fauchés. Nous, à côté de cette Myriam et de son charpentier de Joseph, on est plutôt des gens aisés... 

 


Le Père Bahati, intervint Hasina, a dit : « les parents de Jézu, ils étaient tellement pauvres qu’ils n’avaient pas où loger ; leur enfant était né dans un abri pour les vaches et les moutons

 

- Oh, mon pauvre Mtoto... Mon petit Homme ! Ça a dû leur être très pénible, s’apitoya Siwatu.

 

- Oui, mais le Père Bahati a dit aussi que des rois très riches lui ont rendu visite.

 

- Tant mieux : une visite d’amis dignes de ce nom, ou d’étrangers au grand cœur, ça réchauffe un foyer, dit Siwatu.

 

- Ces gens-là passaient pour des rois; en fait, c’étaient plutôt des devins! Ils avaient dégoisé sur le bébé des choses qui se sont toutes réalisées, car il y a eu des événements tristes, des propos terribles, des faits tragiques ; mais ils avaient dit aussi que l’enfant donnerait espoir et joie à tout le monde, que nous serions heureux...que tout être humain connaîtrait un instant de joie et de bonheur avant sa mort ! précisa Khamsi.

 

- Un instant seulement, ce n’est pas beaucoup! réagit Siwatu.

 

- Femme, un instant peut durer très longtemps si on croit au bonheur et qu’on s’efforce de le construire, tu ne crois pas ?

 

C’était un journalier de taille élancée, solidement musclé, aux yeux noirs pleins de malice.

 

- Je vois mais dis-moi, mon homme, où est-ce que tu as appris tout ça ? Des fois, même quand j’étais très gentille, je t’entendais grogner : « Ah! Jézu, Bon Dieu ! » mais je n’ai jamais cherché à savoir de qui tu causais...

 

- Oh ho, Siwatu ! avant de te rencontrer, j’allais à l’école des Pères; c’est là-bas qu’on m’a un peu parlé de Jézu et de ses sans-le-sou de parents. Et puis, un jour, mes yeux ont rencontré les tiens ; ils m’ont enflammé et je voulais t’épouser sur-le-champ ; bien sûr, ça n’aurait pu se faire, mais l’école a vu mes talons et je me suis mis à travailler parce que je voulais t’épouser. Tu vois, le Bwana qui va naître m’a donné avec toi un instant de bonheur qui dure ; alors, il faut qu’on se prépare à l’accueillir dignement.

 

 

Alfajiri n’était pas un pays de chrétiens ; les missionnaires y avaient introduit leurs fêtes et depuis deux semaines, les préparatifs de Noël allaient discrètement bon train ; c’était un des moments de grandes réjouissances populaires sans discrimination culturelle ; à cette époque de l’année, les chrétiens semblaient penser davantage à Jésus, à la Sainte Famille  ; aussi leurs chorales répétaient à longueur de journée les chants liturgiques appropriés.

 

Depuis Shoka, la capitale, le peuple s’activait jusque dans les villages les plus lointains ; l’approche de la commémoration de l’avènement du Messie prenait aussi ses moments de loisir, comme s’il s’agissait d’une fête en l’honneur des grandes divinités du pays ; les piquets trifurqués prêts à servir de supports à des milliers de lampions en terre cuite, ou de papayes vertes coupées en deux cônes jalonnaient les intervalles entre les arbres de toutes les rues. Chrétiens, juifs, musulmans ou adeptes des cultes africains, nul ne demeurait indifférent aux aménagements parmi les arbres des plus importantes artères de Shoka, Okuta, Katafunga et d’Otukpa.

 

Aux marchés, vendeuses et vendeurs de denrées alimentaires vite débordés étaient à court de provisions, quoique leurs éventaires eussent été plus achalandés que d’habitude. Siwatu avait fait allusion aux empressements des gens à acheter même les produits dont on ne souciait guère en temps normal.

 

 

- Va peut-être falloir prendre une seconde femme qui pense un peu à Jézu ! avait dit Khamsi.

 

- Oh, oh, Khamsi, ton beau frère Maulidi a maintenant un Faraji ; si ton Jézu me fait ce coup-là, je ne vais pas être très jalouse, mais tu n’auras pas de Faraji avec moi. 

 

- Bon, je vois, Jézu me protège des menaces déguisées d’une femme tranquillement jalouse.

 

- Que ton Jézu soit loué que tu aies vite compris, déclara-t-elle dans un éclat de rire.

 

- Dis, la jalouse, pour accueillir Jézu, je suis allé non pas au marché, mais dans une ferme; j’ai apporté un demi-cochon et quatre poules; on va les partager avec Maulidi...

 

- Ça…voilà un vrai beau-frère ! Et c’est mon Khamsi. Je change de vêtement ; Hasina, tu veux bien m’aider à accueillir ton copain Jézu ?

 

 - Oh oui, ça va être très bien ! nous n’avons pas classe cet après-midi et je ferai tout ce que tu voudras, Maman, jubila la petite fille.

 

- J’ai demandé aux parents de se joindre à nous, annonça Khamsi, d’une voix sans nuance comme s’il n’accordait guère d’importance à cette information.

 

 - Toi alors ! ...pour une surprise, c’en est vraiment une.

 

- Ils vont venir avec Omo et Fiwa ? s’enquit Hasina vivement intéressée, à la pensée qu’elle reverrait son frère et sa sœur.

 

- J’ai pensé que personne ne serait fâché que nous passions ensemble notre premier Noël à Shoka.

 

- Et ils sont déjà dans le train...J’espère qu’ils seront à la maison avant que naisse Jézu, dit Hasina, l’air soudain rêveur.

 

 

Les préparatifs allaient bon train chez les Khamsi comme dans des milliers de maisons de Shoka, des centaines de milliers d’agglomérations familiales d’Alfajiri. C’était l’harmattan ; les journées étaient ensoleillés, les nuits, fraîches mais belles. À Shoka, les avenues des Eucalyptus, des Kaïcédrats, des Jacarandas, des Flamboyants, le boulevard des Hibiscus, celui des Bougainvillées comme bien d’autres artères bordées d’arbres géants aux fleurs variées, nombreuses, voluptueusement écloses, donnaient l’impression de participer aux préparatifs.

 

Dès la tombée de la nuit, jeunes filles et jeunes gens munis de torches faites de bâtons résineux, longs d’un mètre environ, se mirent à allumer les lampions soutenus par les pieux trifurqués. Leur pagne noué au cou ou ceint autour de leur taille, on les voyait, tels des athlètes aux foulées régulières, allumer un lampion après l’autre, comme si de Djên'Kêdjê, de Shoka, d’Alfajiri, d’Oukô et de Gléxwé, ils transmettaient le flambeau de la vie à l’Afrique tout entière.

 

Le peuple unanime éprouvait véritablement le sentiment que le célèbre Mwananchi faisait son entrée dans le monde, et que, telle une eau lustrale, sourdait de la terre une incomparable polyphonie mélodieuse et ténue. Alfajiri tout à coup se mit à frémir ; on percevait des battements de tam-tams, des bruits difficilement harmonieux de milliers d’instruments de musique; chaque maison dans chaque quartier ou agglomération manifestait sa gaieté.

 

 

Chrétiens et chrétiennes de tous âges parés de leurs plus beaux atouts se dirigeaient vers les édifices de leur culte d’où fusaient par séquences d’étranges airs doux, captivants, qui, en s’étalant dans l’espace, donnaient l’impression que les chœurs s’exfiltraient du ciel étoilé ; à Alfajiri, à Djên’Kêdjê, à Okuta, comme dans des milliers de villes, le spectacle de cette nuit de Noël était partout le même.

 

 

À Oukô, des séminaristes à la voix d’une mélodie sans pareil modulaient des plains-chants et l’hymne par lequel ils exprimaient la joie du monde à l’approche de l’avènement du Messie, s’élevant au-delà des tours de la cathédrale de l’Immaculée Conception, planait au-dessus du Bois Sacré du dieu Python, face à la maison de Dieu, flottait dans l’espace en se dirigeant vers Kpassè Zoumin, le Bois Sacré du fondateur de Gléxwé, puis enveloppait la ville d’où montaient en même temps les hymnes des adeptes des religions traditionnelles, comme si elles aussi accueillaient l’Enfant qui naissait cette nuit-là vieille de plus de deux mille ans condensée dans une nuit unique.

 

 

***

 

Minuit. Dans les campagnes, des armées de lucioles dans une sarabande singulière tournoyaient dans l’espace fourmillant de leurs feux bleu froids qu’intensifiait l’obscurité, tandis qu’Alfajiri retentissait des sons de toutes sortes de cloches et que le peuple, comme s’il se fût donné le mot en se ruant des cases et des maisons, dansait dans les rues soudain régentées par une liesse inouïe. C’était une nuit de Noël en Afrique où la naissance de Jésus est autant une fête familiale qu’essentiellement populaire. On courait d’une rue à l’autre, on passait d’un orchestre à l’autre, d’une maison à l’autre où l’on participait à la joie des habitants. Certains arrivaient avec une bouteille de boisson alcoolisée vite débouchée qu’ils buvaient avec leurs hôtes de fortune ; d’autres, avec un poulet ou un quartier de viande grillé qu’on ajoutait au repas de Noël de la communauté familiale auquel prenaient part des inconnus venus on ne savait d’où.

 

 

***

 

Nuit de rêve, nuit de chants et de danses, nuit pleine de couleurs et de bruits, avec l’entrée en scène des manifestations carnavalesques représentant la faune africaine empêtrée dans des accoutrements hauts en couleur, les exhibitions qui provoquaient l’hilarité des foules des rues et des quartiers. Nuit de Noël de mon enfance. J’y avais participé de toute mon âme, de tout mon corps jusqu’à alfajiri -ce qui veut dire l’aube- où ma mère dut aller me chercher parmi la foule des gamins du quartier Axwandjigo. C’était aussi le plus beau Noël de mon enfance au pays natal émergé de mes rêves, sources de récits.

 

 

*Olympe Bhêly-Quenum, écrivain-chercheur originaire du Bénin

 



[1] Bowana, mot kiswahili, pour Monsieur.

[2] Mtoto, mot kishwahili, pour enfant.

[3] Mwananchi, mot kiswahili, pour citoyen.

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9 octobre 2006 1 09 /10 /octobre /2006 13:23
Voici le récit d'un ami chrétien qui partage avec vous une expérience
qu'il vient de vivre.


Ah le destin, qu'est-ce qu'il nous joue parfois un drôle de tour !
Voici ce qui m'est arrivé un de ces matins alors que j'allais
rejoindre des amis pour prendre part à une sortie.
Ce matin-là, un petit signe de la croix et hop, je prends ma voiture
en direction du lieu de rassemblement convenu. Je me réjouissais déjà
de cette journée qui s'annonçait bonne et de la super ambiance des
retrouvailles entre amis. Cette joie n'avait nullement affecté ma
lucidité – je n'avais rien bu - je roulais à une vitesse
réglementaire.
Tout à coup, dans une ligne droite, ma voiture m'échappe : elle
glisse, prend une petite colline, fait un tonneau et se retrouve à la
renverse c'est-à-dire sur le toit. En ce laps de temps, c'est le
vide : je n'ai même pas vu défiler ma vie comme c'est souvent le cas
en pareille circonstance. Je me suis contenté de dire à un moment :
ça y est, tu es mort. Là, j'ai pensé à tous ceux que je connaissais
et je leur ai dit : au revoir. Mais mon destin n'est pas de mourir ce
jour-là. Je me rends compte que la voiture s'était arrêtée et que
j'étais encore vivant. Je m'expulse délicatement vers l'extérieur.
Les voisins sortis de chez eux et les passants qui se sont attroupés
autour de moi me demandèrent : y a-t-il des victimes à l'intérieur
dans la voiture ? Je leur répondis : non. Ils insistèrent : où sont
donc les victimes ? Je répondis : je suis seul. Ils s'exclamèrent
alors : monsieur, vous êtes un miraculé.
En effet, c'est une fois hors de la voiture que je réalise que je
venais de sortir d'une carcasse bonne à la fourrière, une véritable
épave mortuaire. Alors je ressens la vie autour de moi, puis la
plénitude de la vie en moi : je suis vivant, et mieux, sain et sauf.
J'alerte mes parents, deux ou trois amis…
Lorsque mes parents étaient allés me chercher, j'ai insisté pour
qu'on s'arrête, sur la route du retour, à la première église afin que
je rende grâce à Dieu, Celui-là même qui donne la vie et qui sait
quand il la reprend. A l'église, j'ai récité le Pater qui jaillissait
de mon cœur, puis l'Ave Maria, et enfin, j'ai remercié le Seigneur et
j'ai pleuré, et pleuré…
Mes parents m'ont conduit ensuite à l'hôpital : bilan, rien à
signaler, sinon quelques égratignures et un mal au cou. Je sortais de
l'hôpital quand j'ai senti un rayon de soleil me caresser tendrement
le visage. Pour moi, ce n'est point un hasard : ce fut un rayon d'or,
le plus beau que je vis de toute ma vie : merci Seigneur pour ce
cadeau.
Au final, que vous dire ? Simplement, profitez de votre vie car
chaque instant est précieux ; d'un jour à l'autre tout peut basculer
surtout au moment où on s'y attend le moins. C'est l'instant où on
peut tout perdre notamment les proches, les amis… tous ceux qui nous
entourent. Aussi, remercions Dieu en toutes circonstances. Et en
recommandation, ne quittez pas votre domicile sans faire un petit
signe de  la croix.
CARPEDIEM
Un ami.

Ps : N'oubliez jamais d'attacher votre ceinture de sécurité, elle
vous sauvera la vie…
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13 mars 2006 1 13 /03 /mars /2006 12:27
 « 1- Rendez grâce au Seigneur car il est bon ! Car l’éternel est son amour ! Je voudrais que mes funérailles soient une fête, une splendide fête d’action de grâce, dans la prière, la joie et l’exaltation. Si je peux me permettre de faire une entorse aux dispositions liturgiques, je souhaiterais que soit dite la messe de Pacques avec les textes de ladite messe.
2- Grande fête oui ! Mais dans la simplicité la plus totale possible.
Je dois disparaître pour laisser toute la place à Dieu. Ce que je n’ai pas toujours su faire de mon vivant, je voudrais que ce soit fait à l’occasion de mon enterrement. Qu’on m’enterre comme une épouse du Christ. Car c’est ce que j’ai la conviction d’être (Christusi) même si bien des fois je me suis prostitué à d’autres dieux que mon Seigneur et Maître. Qu’il me pardonne,
Lui qui est Amour et Miséricorde. Je souhaite que le jour de mon enterrement un bon repas soit servi aux prisonniers de la prison centrale de Cotonou. Qu’on m’enterre là où l’on voudra. Un seul souhait à ce sujet : libérer mon cercueil de toute couronne de fleurs artificielles ou naturelles. Je voudrais pouvoir y respirer l’odeur de Nous ne nous quittons pas. A toujours ! »
 
Source : Le Dominical du Dimanche 12 mars 2006
PS : Mgr Isidore de Souza (1934-1999)
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2 février 2006 4 02 /02 /février /2006 15:29
Homme : "Notre Père qui es aux cieux.
Dieu : Oui... Me voici...
H : S'il vous plait, ne m'interrompez pas... je, prie!
D : Mais, tu m'as appelé... !
H : Appelé ? Je n'ai appelé personne. Je prie... "Notre Père qui es aux cieux..."
D : Ah !!! C'est encore toi ?
H : Comment ?
D : Tu m'as appelé ! Tu as dit : "Notre Père qui es aux cieux". Me voici. Que puis-je faire pour toi ?
H : Je n'ai pas voulu t'appeler. Je prie. Je dis le Notre Père tous les jours, je me sens bien de le faire. C'est comme accomplir un devoir. Et je ne me sens pas bien si je ne le fais pas.
D : Mais comment peux-tu dire Notre Père, sans penser que tous sont tes frères ? Comment peux-tu dire "Qui es aux cieux" si tu ne sais pas que le ciel c'est la paix, que le ciel c'est l'amour pour tous ?
H : C'est que réellement je n'y avais pas pensé.
D : Mais... Continue ta prière.
H : Que ton Nom soit sanctifié...
D: Attends un peu ! Que veux-tu dire par là ?
H : Je veux dire... Je veux dire... ce que ça veut dire, comment puis-je le savoir ? C'est simplement une partie de la prière !
D : "Sanctifié" veut dire reconnu comme vrai père, qui donne vie à tout être, qui est digne de respect, saint, sacré..., qui met toute sa confiance en moi et non dans les compagnies d'assurance du monde.
H : Maintenant, je comprends. Mais je n'avais jamais pensé au sens du mot SANCTIFIÉ.
      Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel..."
D : Es-ce que tu parles sérieusement ?
H : Bien sûr ! Pourquoi pas ?
D : Et que fais-tu pour que cela se fasse ?
H : Comment, qu'est-ce que je fais ? Rien ! C'est une partie de la prière... Mais, à propos, ce serait bien que tu aies un peu le contrôle de ce qui arrive au ciel et sur la terre aussi.
D : Est-ce que j'ai un peu le contrôle de ta vie ?
H : Eh bien... je vais à l'église !
D : Ce n'est pas cela que je demande ! Et la façon dont tu traites tes frères humains, la façon dont tu dépenses ton argent, le temps que tu accordes à la télévision, à Internet, les publicités que tu poursuis, et le peu de temps que tu me consacres ?
H : S'il te plait, arrête tes critiques !
D : Excuse-moi. Je pensais que tu me demandais que ma volonté s'accomplisse. Si cela devait se faire... que faire avec ceux qui prient et acceptent ma volonté, le froid, la chaleur, la pluie, la nature, la communauté....
H : C'est vrai, tu as raison. Je n'accepte pas ta volonté, puisque je me plains de tout : si tu envois la pluie, je veux le soleil, si j'ai le soleil, je me plains de la chaleur; s'il fait froid, je continue de me plaindre ; je demande la santé, et je n'en prends pas soin, je me nourris mal, je mange peu ou je mange trop...
D : C'est bien de le reconnaître. On va travailler ensemble, toi et moi. On va avoir des victoires et des défaites. J'aime ta nouvelle attitude.
H : Écoute, Seigneur... Il faut que je finisse maintenant. Cette prière prend beaucoup plus de temps que d'habitude... Je continue : "Donne-nous notre pain de ce jour..."
D: Arrête ! Me demandes-tu du pain matériel ? L'homme ne vit pas seulement de pain, il vit aussi de Ma Parole. Quand tu me demandes du pain, souviens-toi de tous ceux qui n'en ont pas. Tu peux me demander ce que tu veux, considère-moi comme un Père aimant ! Maintenant, je m'intéresse à la suite de ta prière...
H : "Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé..."
D : Et le frère (ou la sœur) que tu méprises ?
H : Seigneur ! Il m'a trop critiqué, et ce n'était pas vrai. Maintenant, je n'arrive plus à lui pardonner. J'ai besoin de me venger...
D : Mais... que veux-tu dire alors dans ta prière, tu m'as appelé et je suis là. Je désire que tu sortes d'ici transformé. J'aimerais que tu sois honnête. Mais ce n'est pas bon de porter le poids de la colère dans ton cœur. Tu comprends ?
H : Je comprends que je me sentirais mieux si je pouvais me venger...
D : Non ! Tu vas te sentir moins bien. La vengeance n'est pas si bonne qu'elle le paraît. Pense à la tristesse que tu vas provoquer, pense à ta tristesse actuelle. Je peux changer tout pour toi. Il suffit que tu le désires vraiment...
H : Tu peux ? Et comment ?
D : Pardonne à ton frère ; et tu pourras goûter à mon pardon. Tu seras soulagé...
H : Mais, Seigneur ! J'en suis incapable !
D: Alors, ne dis pas cette prière...!
H : Tu as raison ! Je voulais simplement me venger, mais ce que je veux vraiment c'est la paix ! Alors, ça va, je pardonne à tout le monde, mais viens à mon aide ! Montre-moi le chemin à suivre.
D : Ce que tu demandes est merveilleux ! Je suis heureux avec toi... Et toi, comment te sens-tu maintenant ?
H: Bien, vraiment bien! A vrai dire, je ne m'étais jamais senti aussi bien... Cela fait du bien de parler avec Dieu...
D : Maintenant, finissons la prière. Continue...
H: "Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal...."
D : Excellent ! Je vais le faire, mais ne te mets pas dans des situations où tu peux être tenté.
H : Et maintenant, que veux-tu dire par là ?
D : Cesse de marcher en compagnie de personnes qui te conduisent à participer à des affaires sales, cachées... Abandonne la méchanceté, la haine. Tout cela conduit vers des chemins trompeurs... N'utilise pas tout cela comme des sorties d'urgence...
H : Je ne te comprends pas !
D : Bien sûr que tu comprends ! Tu as fait cela plusieurs fois avec moi.. Tu prends des chemins erronés et puis tu cries au secours.
H : J'en suis honteux, Seigneur, pardonne-moi !
D : Évidemment, je te pardonne ! Je pardonne toujours à celui qui est disposé à pardonner aussi. Mais quand tu m'appelleras de nouveau, souviens-toi de notre conversation, pense aux paroles que tu me dis ! Finis ta prière maintenant.
H : Finir ? Ah, oui, "AMEN !"
D : Et que veut dire.. "Amen" ?
H : Je ne sais pas. C'est la fin de la prière.
D : Tu diras AMEN quand tu acceptes ce que je veux, quand tu es en accord avec ma volonté, quand tu suis mes commandements, car AMEN veut dire AINSI SOIT-IL, d'accord avec ce que l'on vient de dire...
H : Merci, Seigneur de m'apprendre cette prière, et maintenant, merci aussi de m'en donner l'explication...
D : J'aime tous mes enfants, et je préfère ceux qui veulent sortir de l'erreur, qui veulent se libérer du péché. Je te bénis ! Reste dans ma paix !
H : Merci, Seigneur ! Je suis heureux de savoir que tu es mon AMI !
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2 février 2006 4 02 /02 /février /2006 15:09
  
Depuis plus de deux décennies, des jeunes béninois de la Communauté FEU NOUVEAU mènent une action pastorale et humanitaire dans les villages du Bénin. Au-delà de son caractère ecclésial, la vocation de la communauté Feu Nouveau répond à une demande sociale pertinente et préoccupante. Le diocèse de Cotonou est le grand en effectif et mobilise plus d’attention.
 
Déroulement de l'action
 
Suivant une organisation très hiérarchisée, les jeunes vont se rendre par centaines (environ 300), en fin d'année académique (Eté), dans un village du diocèse de Cotonou pour vivre ce qui est appelé le "camp-mission". Une fois sur le terrain, les jeunes répartis en équipes de liturgie, de santé, de visite et soutien aux malades, d’animation culturelle (chants, danse, percussions, théâtre), de sonorisation, de cuisine vaquent à leurs occupations selon un calendrier de coordination. Sur la demande de la communauté, une dizaine de jeunes autochtones du village d’accueil rejoignent le camp où ils restent avec les missionnaires tout au long du séjour.
 
Deux grands moments sont à observer au cours de l'action : un mouvement des missionnaires vers les populations ([i]) dans leur quotidien : c'est l’action humanitaire ; un mouvement de la population vers les missionnaires ([ii]) : c'est ce qu'on peut appeler l'apostolat.
 
Une action financée sur des fonds propres
 
L'action des Feux Nouveaux est entièrement financée sur des fonds propres de la Communauté. Ces fonds sont constitués de la participation de 6000 FCFA soit 60 FF ou environ 10 Euros versée par chacun des missionnaires pour couvrir les charges inhérentes à la mission ([iii]). A la fin de la mission, un bilan financier clair et précis est dressé par l'intendant du camp
 
Conséquences et leçons de l'action
 
L'action des Feux Nouveaux remet les populations rurales en confiance quant à la possibilité et la capacité de vivre en communauté et en fraternité fondée sur un esprit de partage et de solidarité. Adultes, jeunes comme enfants, elles manifestent, le plus souvent, avant même la fin de la mission, le désir de vivre cette expérience de vie communautaire faite de prière et de partage qu'elles expriment de vive voix et à travers des produits de récoltes qu'elles donnent, par reconnaissance, aux missionnaires. Quant aux missionnaires, ils se sentent souvent transformés par la simplicité et la modicité de conditions de vie dans lesquelles vivent ces populations. Ils prennent ainsi conscience des inégalités sociales entre villes et campagnes.
 
Dans ce type d'action, les différents acteurs deviennent des canaux de transmission d'un message de fraternité, de solidarité et de convivialité. La courte durée de la mission nécessite en principe un suivi que les missionnaires n'assurent pas toujours bien. Il serait intéressant que cette relecture conduit à mettre en place une structure indépendante mais partenaire de l'action en vue de prendre la relève après le passage des Feux Nouveaux. Ainsi, elle pourra approfondir les différentes questions superficiellement abordées par les missionnaires et développer une approche concrète des droits de l’homme qui réponde aux aspirations de ces populations.
 
Carte d’identité de la communauté
 
La Communauté Feu Nouveau est un groupe de prière créé dans les années 70 à Cotonou (paroisse Sacré Cœur) grâce à l’initiative concertée de quelques jeunes sous la responsabilité spirituelle de la sœur Monique ([iv]).
 
La Communauté FEU NOUVEAU existe dans les villes de Cotonou ([v]), de Parakou et de Porto-Novo. L’organisation géographique du Feu Nouveau divise le diocèse de Cotonou en quatre zones : Rive gauche, Rive droite, Cotonou Ouest, Zone du Lac. Chaque zone est composée de plusieurs paroisses. Chaque paroisse abrite une communauté de base qui se subdivise en Foyers dans les quartiers.
 
Au plan fonctionnel, la communauté est suivie par son aumônier, le père Delphin Vigan ([vi]) et quelques religieuses dont lasœur Rose-Marie ([vii]). Les Feux Nouveaux sont dirigés par une équipe d’animateurs appelée Equipe diocésaine ([viii]). Le Collège des animateurs ([ix]) se réunit mensuellement pour aider l’équipe diocésaine dans son fonctionnement. Des rencontres telles que la Rencontre trimestrielle ([x]) et la Cité du Monde Nouveau ([xi]) sont des occasions de retrouvailles et des grandes orientations de la
communauté.
 
La vocation de la communauté repose sur trois piliers à savoir : la Prière et l'Eucharistie ; la Formation pour la vie ; le Témoignage et Evangélisation ([xii]).
 
La préparation à la mission
 
L’aumônier de la Communauté prend contact avec ses pairs pour recevoir les propositions de villages susceptibles d'accueillir les missionnaires. Il en rend compte à l’Equipe diocésaine et décide avec celle-ci du choix du village d’accueil ([xiii]). Ce village fera l’objet d’une répartition géographique ([xiv]) pour chacune des zones.
 
Les animateurs de chaque zone se rendent dans leur secteur respectif pour préparer l'organisation pratique ([xv]). Les informations recueillies par les animateurs de zone les orienteront dans le choix des missionnaires à travers des exigences vestimentaires, linguistiques, techniques et spirituelles ([xvi]).


[i] Il s'agit d'aller aider, dans la matinée, les paysans dans leurs champs où ils cultivent, défrichent ou récoltent ; aider au marché les femmes à vendre leurs produits ; aider les transformateurs de produits agricoles dans leur activités ; aider les ménagères dans leur apanage : balayer, faire la vaisselle, la lessive, fendre le bois, préparer le déjeuner ; donner des conseils d'hygiène aux nourrices ; donner des conseils de planning familial ; assister les personnes âgées et les malades en priant avec eux, en leur apportant du réconfort, des médicaments et des vêtements ; aux enfants et aux jeunes, des vêtements, chaussures et sacs d'écolier sont offerts
[ii] Il s'agit des grands rassemblements que les missionnaires organisent le soir non dans l'enceinte de l'église du village mais sur la place publique où se tiennent habituellement les réunions du village. Ce choix se justifie par la volonté d'admettre et les chrétiens et les non-chrétiens. Ces rassemblements sont des occasions d'échanges et de partage centrés sur la Parole de Dieu mais confrontés aux réalités ou besoins du village. C'est un forum de discussion où le sujet est posé à travers une représentation théâtrale. Le débat se fait dans des groupes constitués sur place à savoir : les femmes au foyer, les personnes âgées et les hommes mariés, les jeunes (filles et garçons) et les enfants (filles et garçons). Au terme de la discussion, on retient une leçon qui sert de ligne de conduite pour la vie
[iii] Les charges de la mission sont entièrement à la disposition des jeunes. Les documents comptables des missions montrent souvent que les charges relatives au transport et à la logistique sont les plus lourdes. Aucune aide, aucune subvention n’est affectée par l’Eglise à cette œuvre. Parfois, les jeunes sollicitent, dans leurs quartiers, le soutien financier de quelques personnes généreuses pour pouvoir participer à la mission. Pour les dons de divers objets aux populations, les jeunes récupèrent d'abord leurs propres affaires qui ne leur servent presque plus et lancent ensuite des appels auprès des personnes nanties de leur paroisse.
[iv] La sœur Monique est religieuse d’origine française en mission au Bénin. Elle est à l’origine de la Communauté Feu Nouveau au Bénin et au Burkina Faso.
[v] L'effectif de Cotonou avoisine 600 jeunes âgés de 12 à 32 ans. Ils sont pour la plupart des élèves, étudiants, apprentis et jeunes professionnels.
[vi] Le père Delphin Vigan est l’Aumônier des Groupes de prière à Cotonou. Cette aumônerie concerne les groupes Feu Nouveau, Renouveau, Emmanuel et Fifaton. En tant qu’aumônier, le père Delphin est le 1er responsable de chacun de ces groupes.
[vii] La sœur Rose-Marie est une religieuse d’origine française. Elle assiste l’aumônier pour le suivi de la communauté Feu Nouveau et dans le conseil aux jeunes. Elle est très impliquée dans la vie de la communauté à laquelle elle se dévoue presque entièrement. La sœur Rose-Marie est aidée dans cette mission par d’autres religieuses.
[viii] L’Equipe diocésaine est composée des animateurs de zone et de quelques autres frères et sœurs identifiés pour leur dynamisme dans le groupe. Cette équipe, véritable organe exécutif, se réunit mensuellement, avec à sa tête un Animateur Principal qui est le 1er responsable de la communauté après l’aumônier
[ix] Le Collège des Animateurs est l’organe de délibération. Il regroupe les animateurs de l’équipe diocésaine, les animateurs de communautés de paroisses et les modérateurs (responsables des foyers dans les quartiers).Ce collège se réunit aussi mensuellement
[x] La Rencontre trimestrielle fait office d’Assemblée générale où tous les animateurs, les frères et sœurs de tout le diocèse se réunissent pour réfléchir et discuter autour d’un thème, partager le pique nique et faire mieux faire connaissance
[xi] La Cité du Monde nouveau est un autre rassemblement qui réunit tous les diocèses du Bénin, du Togo, du Burkina Faso, et d’ailleurs. C’est également une occasion de réflexion, de partage et de découvertes riches et variées. Cette rencontre a lieu tous les deux ans d’un diocèse à un autre, d’un pays à un autre.
[xii] Le témoignage ici, c’est l'expression, l'extériorisation, la manifestation sinon la mise en pratique de toute l'expérience de fraternité et de spiritualité vécue au cours de l'année. L'objectif n'est pas de faire une évaluation mais de confronter les jeunes de la ville aux réalités et difficultés d'ordre social, économique et religieux que vivent les populations des zones rurales
[xiii] Au terme d’une mission d'investigation et de recherche d'informations dans la localité choisie, ceci en collaboration avec le Curé de la paroisse locale, les animateurs diocésains portent à la connaissance des Animateurs et Modérateurs réunis en Collège des animateurs, le choix du village et quelques débuts d’informations caractéristiques de la localité.
[xiv]La localité est scindée en quatre secteurs selon son étendue, la distance entre les agglomérations la composant et l'effectif de sa population. Les missionnaires de chaque zone camperont alors dans le secteur qui leur est affecté.
[xv] Il s’agit d’aborder les questions de détails telles que : lieux de campement, de grands rassemblements, besoins de la population en toutes matières (religieuse, scolaire, sanitaire, etc.)
[xvi] Il est exigé des missionnaires un habillement simple, traditionnel et de peu de valeur. Par exemple, le port de pantalon, de mini-jupe, de robe courte, les coiffures extravagantes, les maquillages sont déconseillés aux filles. Quant aux garçons, interdiction leur est faite dans le port de short, de pantacourt, de cravate, de costumes, de boubou, etc. L'autre critère de sélection des missionnaires est la capacité à s'exprimer en langue locale qui est la langue de la mission. Les Animateurs repèrent dans le groupe les personnes qui ont des aptitudes techniques de par leur formation ou leur profession, celles qui ont des talents en matière de mise en scène, d'animation de groupes, de percussions, de célébrations liturgiques, etc.
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30 janvier 2006 1 30 /01 /janvier /2006 19:36
10 ans de vie de communauté Feu Nouveau à Togoudo
 
Béni soit Dieu dans l’immensité de sa grandeur, de son Amour et de son omnipotence. Lui seul connaît le passé, le présent et l’avenir : Il est le Père de la création.
 
Lorsque naissait la Communauté Feu Nouveau à Togoudo, nul ne pouvait présager qu’elle vivrait pendant dix années. Ce n’est le mérite de personne, car c’est Dieu qui a créé et qui prend soin de sa création. Cela vous paraît peut-être étonnant, mais je parie que si ce n’était qu’une œuvre humaine, elle serait depuis déphasée.
 
Dix années de persévérance et d’abnégation. Voilà comment il faut simplement résumer la vie de la communauté de Togoudo. Certes, certaines membres ont beaucoup œuvré dans cette entreprise : ils savent bien qu’ils n’ont été que des instruments du Seigneur, voire des canaux de transmission et non des pionniers ou des fondateurs émérites. D’autres se sont mis au service de la communauté au prorata de leurs facultés : chacun y a mis du sien. C’est le témoignage qu’il convient de rendre aujourd’hui.
 
La communauté Feu Nouveau est une phase transitoire à la vie en société. Mais comment passer par la communauté sans y demeurer ad vitam mais en sortant revigoré et, prêt à rebondir ? Il ne paraît pas opportun d’énumérer les innombrables occasions de formation qu’offre la communauté. Il importe de participer à autant de formation que possible. Seulement, la clé de la réussite se trouve dans la poche de la conscience que l’on prend de la responsabilité que l’on assume actuellement ou que l’on est ou sera amené à assumer. La question n’intéresse pas uniquement les animateurs ou les modérateurs. Elle s’impose à l’engagement ultime que chacun prend de militer dans la communauté, laquelle assure une véritable formation à la vie en société. Tout cela semble peut-être théorique, prenons alors deux exemples concrets.
 
Le premier exemple se réfère à l’initiation à la prière personnelle. C’est l’occasion donnée à chacun d’apprendre à dialoguer avec le Christ et de vivre avec Lui une histoire d’amour intime et individuel. Prier personnellement, c’est aller personnellement à la rencontre du Christ. Dans une telle rencontre, on découvre le Christ et on se laisse découvrir par Lui. La même démarche se produit lorsqu’on se retrouve pour la première fois dans un milieu étranger. La plupart du temps, la présentation laisse place à la collaboration, puis à l’amitié et enfin, à l’affinité.
 
Le deuxième exemple est fondé sur la notion de responsabilité. Chaque membre de la communauté doit se considérer comme responsable c’est-à-dire chargé d’une mission spécifique. Si tant est que chacun a reçu un don particulier ou un charisme spécifique de l’Esprit Saint, il importe de savoir qu’il s’agit d’une responsabilité dont on a la charge. Il faut donc changer la perspective de la notion de responsabilité, ne plus s’illusionner que seuls sont responsables, les animateurs ou les modérateurs, mais que tous autant qu’il y a de membres il y a de responsables. Ainsi, on pourra dire : je fais ce que je fais parce qu’il me revient de le faire. Cette maxime qui poursuit un but noble, objectif et positif, devra déterminer chacun des actes que l’on pose tant au sein de l’Eglise que dans la société laïque. C’est justement la finalité de la communauté Feu Nouveau.
 
Il faut éviter le piège du conformisme et de la routine. Il faut savoir transcender les merveilles de la communauté tout en apprenant à stocker des éléments nutritifs de la foi. Ce sont ces calories et vitamines qui soutiendront cette foi lors des épreuves de la vie : échec, maladie, chômage, pauvreté, etc.
 
 
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